LES PORTES-AVIONS partie 1

LES PORTES-AVIONS partie 1

PORTES-AVIONS FRANCE


FRANCE

Les portes-avions français

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PHOTO 2.jpg Le porte avions le Bapaume

Le Bapaume fut le premier porte avion français, il avait a son bords 1 seul appareils je n'ai pas trouvé le nom de celui ci, il fut mit en service en 1918, il servit seulement 2 ans.

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 Le porte-avions Béarn

Seul porte-avions en service dans la Marine nationale française jusqu'en 1945 (date d'entrée en service du Dixmude). C'était initialement la cinquième unité de la dernière classe de cuirassés Dreadnought, la classe Normandie mise sur cale avant la première guerre mondiale et jamais achevée. Seul le Béarn subira une refonte, après guerre, avant le démantèlement des coques inachevées des quatre autres unités.

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Le Bearn fut le deuxième porte avion français, il comportait 40 avion, il fut mit en services en 1920, les appareils à bords était des Gourdou. C'est le Béarn qui est choisit pour être transformés, les travaux financés au budget 1922 sont réalisés entre 1923 et 1926, le premier porte-avions français étant armé pour essais le 1er septembre 1926, le premier appontage avec accrochage ayant lieu le 9 décembre 1926 alors que le navire était sur coffre, le premier appontage en mer ayant lieu le 10 mai 1927. Le porte-avions Béarn est un excellent navire d'expérimentation, largement à la hauteur d'un Langley ou d'un Hosho mais il est bien incapable de mener de véritables opérations de guerre comme le feront les américains au cours des exercices Fleet Problem où Lady Lex (le USS Lexington) etSister Sara (le USS Saratoga) alternativement attaquaient et défendaient Pearl Harbor ou le canal de Panama. Dans un rapport français de 1937, on apprend que le Béarn peut faire apponter quinze appareils en une heure huit minute alors que le Glorious peut faire apponter trente-deux appareils en quarante-deux appareils et que le Saratoga fait apponter quarante chasseurs Vought Corsair en seulement onze minutes et vingt secondes. Affecté dans un premier temps à l'Escadre de la Méditerranée, le Béarn rejoint à partir d'octobre 1936 l'Escadre de l'Atlantique, sa faible vitesse devenant un handicap réhédibitoire alors que tous les navires basés à Toulon sont bien plus rapides. Dépassé, il cesse d'être un porte-avions opérationel le 1er septembre 1939 quand son groupe aérien est mis à terre. Il est transformé pour servir de navire de soutien pour hydravions d'exploration. Il participa aussi à des transports d'avions et d'or entre la France et le Canada.

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 Le Béarn transformé en transport d'avions

Immobilisé aux Antilles de 1940 à 1943, il est refondu aux chantiers Avondale de la Nouvelle-Orléans pour servir de transport d'aviation. La seconde guerre mondiale terminée, il participe aux premières opérations de la guerre d'Indochine avant d'être relegué à partir de 1948 au rôle de caserne flottante pour les sous mariniers jusqu'en 1967 quand il est vendu à la démolition en Italie et promptement démantelé.

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Le Béarn après refonte (1935)

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Le Béarn après refonte (1937)

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DRAPEAU.jpg Le porte avions le Dixmude

Est un porte-avions léger de la Marine nationale française, en service de 1945 à 1964. Il est l'un des quatre porte-avions d'escorte (CVE) de la classe Avenger que les États-Unis ont produits pendant la Seconde Guerre mondiale à partir de coques de cargos (le Rio Parana), pour servir comme porte-avions d'escorte dans la Royal Navy (HMS Biter). Le Dixmude est nommé en hommage à la ville belge du même nom, siège de la bataille du Front de l'Yser en 1914.

Sous pavillon américain puis britannique

À l'origine, le HMS Biter est le cargo de passagers américain de type C 3 Rio Parana, mis sur cale le 28 décembre 1939 par Sun Shipbuilding and Drydock Co. à Chester (Pennsylvanie) sous contrat de la Maritime Commission (coque MC no 60) et lancé le 18 décembre 1940. Livré incomplet à l'US Navy le 2 septembre 1941 pour transformation en porte-avions d'escorte (CVE) au New York Navy Yard à Brooklyn, le bâtiment, classé BAVG 3, est transféré le 1er mai 1942 à la Maritime Commission pour nouveau transfert au Royaume-Uni sous accord Lend-Lease. Pris en charge par la Royal Navy quatre jours plus tard, il est commissionné comme HMS Biter (D97) le 6 mai 1942. Il devient alors le premier porte-avions affecté à la protection des convois dans l'Atlantique Nord, rôle qu'il tient brillamment jusqu'en 1944. Il a aussi participé, en novembre 1942, à l'opération Torch, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord.

Sous pavillon français

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Le HMS Biter en 1943-1944 (au fond)

Dans l'immédiate après-guerre, l'aéronautique navale française dispose de deux flotilles équipéschasseurs Seafire Mk.III (flottille 1F), de bombardiers Douglas SBD Dauntless (flotilles 3F et 4F). La Marine nationale française, elle-même, arme 306 bâtiments jaugeant (365 360 tonnes, dont une partie provient de l’aide alliée (203 navires reçus dans le cadre des accords Lend-Lease et Mutual Aid, soit (71 944 tonnes) et cherche un porte-avions. En 1931 sont étudiés les projets PA-16 de (18 000 tonnes de classe Joffre. Par ailleurs, des études avaient été conduites à Vichy durant la Seconde Guerre mondiale (projet PA5B de porte-avions moyen, projet PA1 P2C de porte-avions lourd de (47 000 tonnes) mais les conditions industrielles et financières rendent pratiquement impossible la construction d’un porte-avions neuf : en désespoir de cause, le Conseil supérieur étudie des solutions de rechange qui seront toutes abandon­nées : la transformation du transport d'hydravions Commandant Teste en porte-avions d'escorte n’est évoquée en octobre 1945 que pour être abandonnée en février suivant, la remise en état du Béarn n’est pas une solu­tion, la transformation du cuirassé inachevé Jean Bart en porte-avions coûterait presque aussi cher qu’un porte-avions neuf : 4 milliards de francs contre 5 et est vite écartée. Pourtant, il faut que la Marine ait un porte-avions si elle veut retrouver son rang, et la France avec elle : la délégation française à l’ONU ne parle-t-elle pas en 1946 d’une contribution navale de l’ordre de six porte-avions, trois cuirassés, douze croiseurs et quarante destroyers 113 ? Le 12 octobre 1945, le Conseil supérieur émet l’avis de mettre en chantier deux porte-avions légers, mais l’ampleur des destructions et le délabrement des finances rappellent très vite le commandement à la réalité : en février 1946, les coupes budgétai­res entraînent l’arrêt presque complet des constructions. Il faut donc se tourner vers les Allié. Désarmé après la bataille de l'Atlantique, le Biter est dans un triste état lorsque les Français demandent qu'il leur soit cédé pour être utilisé avec les SBD fournis par les États-Unis. Après avoir été réparé par des ouvriers français, il est pris en compte par la Marine nationale française le 9 avril 1946 sous le nom de Dixmude (A609).

Carrière en Indochine

Le 28 janvier 1947, le Dixmude, remis à niveau, appareille de Toulon et atteint Saigon le 3 mars avec la flottille 4F composée de 9 bombardiers-torpilleurs SBD et 29 avions de l'Armée de l'air, lesquels attaquent à partir du 13 mars des objectifs sur la cote d'Annam puis effectuent des missions d’appui aérien rapproché (close air support) à partir du golfe du Tonkin au profit de troupes au nord de l'Indochine française, les premières sorties au combat effectuées par un porte-avions français. En effet, les SBD de la flottille 4F sont crédités du bombardement de la place-forte du Viet Minh à Tuyen Quang, le 2 avril 1947. À la suite de problèmes de catapulte, le Dixmude rentre en France métropolitaine en avril. En raison de sa grande lenteur et de son seul ascenseur, le bâtiment est relégué au rôle de transport : il appareille de nouveau en septembre 1947, accoste à Saïgon le 21 octobre avec des SBD, 12 Ju-52 et 12 Spitfire qui opèrent au sol depuis Saïgon, Hanoï et Haïphong pour les opérations Léa et Catherine au cours desquelles la flottille 4F accomplit 200 sorties et largue 75 tonnes de bombes.Il regagne Toulon en mai 1948,après avoir participé à des missions de combat au large de la Cochinchine avec des bombardements sur la Plaine des joncs (Gao Giong) et sur la péninsule de Camau. Le Dixmude effectue deux autres transports d'aviation en Indochine française, l'un à l'été 1948 avec 2 escadrons de chasseurs Bell P-63A Kingcobra, le second à l'été et l'automne 1950 afin de livrer au profit de l'Arromanches des avions F6F-5 Hellcat et SB2C Helldiver récupérés aux États-Unis. Les derniers appontages et décollages sont faits par deux Seafire Mk.III le 28 novembre 1949.

Classement en transport d'aviation et désarmement

En 1952, il est classé transport d'aviation. Il continue ses rotations entre les États-Unis, l'Indochine française, l'Inde, l'Afrique du Nord, le Sénégal, etc. Par la même occasion, il livre à l'Inde 32 puis 35 Ouragan et Mystère IV vendus à l'exportation. Enfin, le Dixmude prend part au retour en France depuis le Tonkin, en 1954, des Flottilles 3.F et 11.F de l'Aéronavale.Entre 1956 et 1959 il transporte pour l'Armée française des hélicoptères entre les États-Unis et l'Algérie. Désarmé en 1960 à Saint-Mandrier, il sert de base au Corps Amphibie jusqu'au 30 janvier 1965, où il est placé en réserve spéciale. Il est ensuite rendu aux États-Unis le 10 juin 1966. Il quitte la France le 14 juin pour servir de cible à la Sixième flotte américaine en Méditerranée le 17 juin.

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Le porte-avions. La Fayette

Est l’ancien Langley, porte-avions de l'US Navy prêté par les États-Unis à la France de janvier 1951 à mars 1963. Sous pavillon français, il participe à la guerre d’Indochine et au rapatriement des premiers réfugiés d’Algérie.

Construction

Le 11 avril 1942, l’US Navy commande un croiseur léger nommé USS Fargo (CL-85) dont la quille est posée le 11 avril 1942 à Camden (New Jersey) par les chantiers Newport News Shipbuilding. À peine sur cale la commande est transformée en celle d'un porte-avions sous le nom d’USS Crown Point. Il est rebaptisé USS Langley en l’honneur de Samuel Pierpont Langley inventeur du Bolomètre le 13 novembre 1942 et lancé le 22 mai 1943. Il prend la marque de coque CVL-27. Comme son sister-ship l'USS Belleau Wood (CVL-24), il fait partie d'une série de neuf croiseurs légers de classe Cleveland qui ont été transformés sur cale pour constituer les porte-avions légers de la classe Independence.

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Samuel Pierpont Langley (22 août 1834, Roxbury-27 février 1906, Aiken) est un physicien, inventeur et astronome américain. Bien que ses tentatives de vols pilotés soient restées infructueuses, on le compte aussi parmi les pionniers de l'aviation.

Sous pavillon américain

Mis en service le 31 août 1943, il embarque 25 F6F5 Hellcat et 9 TBM Avenger et part dans le Pacifique. Sa première opération est, en janvier 1944, une attaque sur les îles Marshall. Il participe notamment au débarquement d'Hollandia (Nouvelle Guinée), à la première bataille de la mer des Philippines après le débarquement aux îles Mariannes. Engagé dans la bataille de Leyte, le Langley subit les attaques de l'aviation japonaise le 24 octobre à l'est de Luçon. Les avions du Langley attaquent les porte-avions japonais en retraite le 25. Ses avions participent aussi le 12 janvier 1945 à l'attaque de l'Indochine française.

Le 21 janvier, le Langley reçoit une bombe qui fait trois morts et onze blessés. Les appontages ne sont interrompus que pendant deux heures. Il est engagé, dans la première grande attaque sur le Japon le 16 février, en couverture du débarquement à Iwo Jima. Il arrive à San Francisco le 3 juin pour remise en état et modernisation. Travaux terminés, il est de retour à Pearl Harbor le 8 août. Le Japon capitule le 15. Après deux voyages dans le Pacifique et autant en Europe pour rapatrier des troupes, il est désarmé le 11 février 1947 à Philadelphie.

Son palmarès est de 32 navires mis hors de combat dont 8 de guerre, 194 embarcations coulées, 119 avions détruits en combat aérien, 99 au sol et 5 par sa DCA.

Sous pavillon français

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Grumman TBW-3W Avenger et Vought F4U-7 Corsair sur le La Fayette en 1962.

L'USS Langley, prêté par les États-Unis et rebaptisé La Fayette, passe sous pavillon français le 21 juin 1951. Dans le cadre de l'OTAN, la France doit être capable de fournir deux ou trois groupes  Hunter Killer  pour la lutte anti sous-marine. Le La Fayette est, en principe, le noyau du premier groupe. Il arrive à Toulon le 11 septembre avec les flottilles 12F (Hellcat) et 4F (Avenger). Il manœuvre avec l'escadre de Toulon, notamment en Méditerranée, et participe à une croisière en Atlantique en mai et juin 1952.

Il va aux États-Unis en novembre pour charger des Corsair, le trajet aller étant marqué par une tempête mémorable.

En avril et début mai 1953, il relève l'Arromanches en Indochine, reprenant les flottilles 12F et 9F laissées sur place par ce dernier.

Modernisé à la mi-1954, il s'entraîne avec l'escadre, puis il retourne en Indochine avec la flottille 12F pour couvrir l'évacuation finale du Tonkin en avril et mai 1955. La 12F passe sur le Bois Belleau, la 14F étant récupérée par le La Fayette.

De retour à Toulon, les activités reprennent au sein de l'escadre. Il est une fois de plus en Extrême orient avec la flottille 15F, de février à mai 1956.

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Le La Fayette au large de Toulon (11 septembre 1951)

Il participe à l'Affaire de Suez au début de novembre 1956 avec les Corsair F4U7 de la 15F et un détachement de la 14F. Il reste 33 jours à la mer, les Corsair totalisant 94 sorties de guerre, avec la perte d'un seul appareil, dont le pilote est sauf.

Le La Fayette subit un grand carénage à l'arsenal de Toulon de juillet 1958 à septembre 1959. Retrouvant l'escadre, il sert de base de secours lors de la catastrophe du barrage de Malpasset en décembre 1959, puis du tremblement de terre d'Agadir en mars 1960. Il fait une croisière sur les côtes d'Afrique noire au printemps 1960. Il effectue encore huit rotations entre la Métropole et l'Afrique du Nord lors de l'évacuation de l'Algérie à la mi-1962.

Il est restitué à la Marine américaine le 20 mars 1963 à Philadelphie et démantelé en 1964. Il a parcouru 490 000 milles marins dont 290 000 sous pavillon français.

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Gilbert du Motier, marquis de La Fayette (état civil complet : Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier), dit La Fayette, né le 6 septembre 1757 à Saint-Georges-d'Aurac (province d'Auvergne, actuellement Chavaniac-Lafayette en Haute-Loire) et mort le 20 mai 1834 à Paris (ancien 1er arrondissement), est un aristocrate d'orientation libérale, officier et homme politique français, qui a joué un rôle décisif dans la guerre d'indépendance des États-Unis et l'émergence d'un pouvoir royal moderne, avant de devenir une personnalité de la Révolution française jusqu'à son émigration en 1792 puis un acteur politique majeur des débuts de la monarchie de Juillet.

Après la révolution de 1789, La Fayette décide de signer tous ses courriers d'un Lafayette en un seul mot, en réaction contre le système nobiliaire. C'est aussi la graphie utilisée par ses contemporains jusqu'à sa mort. Il a été fait citoyen d'honneur des États-Unis en 2002.

Le porte-avions La Fayette est le deuxième bâtiment de la Marine française à porter le nom du général Marquis de La Fayette, le premier étant un navire hôpital de 1917. Il sera suivi en 1992 par la frégate furtive FLF La Fayette (F710), parrainée par la ville de Saint-Dié-des-Vosges.

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Le La Fayette dans les eaux indochinoises (1953)

DRAPEAU.jpg Le porte avions le Bois-Belleau

(Ex-USS Belleau Wood) est un porte-avions léger de la Marine nationale française, en service de 1953 à 1960. Le Bois Belleau est nommé en hommage à la bataille du bois Belleau de la Première Guerre mondiale.

C'est le sister-ship du porte-avions La Fayette, (ex USS Langley CVL-27 américain). Le La Fayette et le Bois Belleau sont des coques de croiseurs dont les superstructures ont été remplacées par un hangar et un pont d'envol. Les machines sont restées celles des croiseurs, mais des bulges ont été ajoutés à la coque pour améliorer la stabilité.

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Construction

Mis sur cale à Camden (New York Shipbuilding Company) le 11 août 1941 comme CL-76. Lancé le 6 décembre 1942 comme CVL-24 sous le nom de Belleau Wood. Armé le 31 mars 1943. Il fait partie, ainsi que le La Fayette ex-Langley, d'une série de neuf croiseurs légers type Cleveland qui ont été transformés sur cale pour constituer les porte-avions type Independence.

Groupe aérien type:

24 avions de chasse Grumman F6F5 Hellcat (2 000 ch, vitesse 355 nœuds, distance franchissable 900 nautiques, 6 mitrailleuses de 12,7 mm, 6 roquettes de 127 mm)

8 avions torpilleurs Grumman TBM Avenger (1 900 ch, 240 nœuds, distance franchissable 1 600 nautiques, 2 mitrailleuses de 12,7 mm, 1 torpille, roquettes de 127 mm).

Sous pavillon américain

Le Belleau Wood (marque de coque CVL-24) est mis en service le 31 mars 1943 et arrive à Pearl Harbor fin juillet 1943. La première opération du Belleau Wood, début septembre, consiste à couvrir un débarquement sur l'île Baker (à l'est de l'archipel des îles Gilbert). Intégré dans la force de porte-avions américaine, il participe aux opérations de débarquement aux îles Gilbert, notamment à la conquête de l'île de Tarawa, le 19 septembre 1943. Le 5 et 6 octobre suivants, c'est l'île de Wake qui subit l'assaut de ses avions.

En 1944, il fait partie de la célèbre Task Force 58 qui, entre autres opérations, attaque Truk (îles Carolines) à la mi-février, couvre le débarquement à Hollandia et la conquête des Mariannes. On le retrouve le 21 février 1944 à l'attaque de Saïpan. Ses chasseurs F6F Hellcat participent au fameux  tir aux pigeons des Mariannes  au-dessus de Guam le 19 juin. Le lendemain, c'est au tour des TBM Avenger de s'illustrer en attaquant la flotte japonaise et les porte-avions Zuikaku et Hiyo.

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Jisaburō Ozawa (2 octobre 1886 - 9 novembre 1966) était un officier général de la Marine impériale japonaise, pendant la guerre du Pacifique, qui a occupé plusieurs importants commandements à la mer, pendant toute la durée du conflit (Flotte Expéditionnaire du Sud, 3e Flotte, 1re Flotte Mobile). Connu pour ses idées novatrices dans la tactique d'emploi des porte-avions, il n'a pas pu, dans ses commandements les plus importants, à partir de 1943, réussir à surmonter la supériorité de l'aviation embarquée américaine, sur le plan quantitatif et qualitatif des bâtiments et des avions, et sur le plan de la formation et de l'expérience des pilotes.

Lors de la bataille de la mer des Philippines, en octobre 1944, qui marque un tournant de la guerre du Pacifique, l'USS Belleau Wood fait partie du TG 38.4 (task group) avec deux porte-avions lourds USS Franklin (CV-13) et USS Enterprise (CV-6) et un autre porte-avions léger USS San Jacinto (CVL-30). Le TG 38.4 est un des quatre composants de la TF 38 (task force) de l'amiral Mitcher (17 porte-avions, 6 cuirassés, 13 croiseurs, 58 destroyers), appartenant elle-même à la IIIe Flotte de l'amiral Halsey. Lors de la bataille de Leyte (Philippines), le Belleau Wood est engagé dans la bataille de la mer Sibuyan, le 24 octobre puis dans la bataille du cap Engano le lendemain. Le 25 octobre, au cœur de la bataille du cap Engano, le leader de la flottille de chasse de l'USS Belleau Wood signale la position de la flotte japonaise de l'amiral Ozawa qui vient d'être durement éprouvée et qui, en retraite vers le nord, s'étire sur 45 nautiques.

Le 29 octobre, au large des Philippines dans l'est de Leyte, l'USS Franklin est touché par un kamikaze. Peu après c'est le Belleau Wood qui est atteint de même, le kamikaze s'écrasant sur l'ascenseur arrière en provoquant un incendie et des explosions de munitions faisant 92 morts ou disparus et 54 blessés graves.

Envoyé à San Francisco pour réparations, le Belleau Wood reprend sa place au combat en février 1945 au sein du TG 58.1, ses avions participant le 16 à un raid dans la région de Yokohama. Fin mars, début avril, il est un des cinquante porte-avions qui appuient le débarquement à Okinawa.

Le 4 juin, sous Formose, le TG 58.1 est pris dans le typhon Viper. Malgré quelques dégâts, le Belleau Wood reprend les opérations et à la fin de juillet ses avions participent à une attaque des restes de la flotte japonaise à Kuru dans la Mer Intérieure. À la capitulation du Japon, le 15 août 1945, il est l'un des dix-huit porte-avions venus mouiller dans la baie de Sagami.

Il termine la guerre avec une Citation Présidentielle lui accordant douze Battle Stars commémoratives pour avoir détruit 502 avions ennemis, et coulé, ou mis hors de combat, 48 bâtiments et endommagé 83 navires.

Après avoir servi au rapatriement des troupes, il est désarmé et sera placé en réserve de 1947 à 1953 au sein de l'Alameda Pacific Fleet à San Francisco. Il avait parcouru 216 682 milles nautiques.

En 1978, le nom de Belleau Wood (LHA3) a été à nouveau donné à un navire de guerre américain, un porte-hélicoptères d'assaut affecté à la flotte du Pacifique et basé à Sasebo au Japon. Pouvant se déplacer à 20 nœuds, il peut mettre à terre une force de débarquement de 2 000 Marines et accueille 6 avions à décollage vertical, 23 hélicoptères, son radier recélant des chalands de différents types). Ce deuxième Belleau Wood a été désarmé en 2005.

Sous pavillon français

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Le Bois Belleau à Norfolk avant prise en compte par la Marine nationale française (décembre 1953)

Dans l'immédiate après-guerre, l'aéronautique navale française ne dispose que d'un maigre parc disparate à base de chasseurs Seafire Mk.III (flottille 1F) et de bombardiers Douglas SBD Dauntless (flottilles 3F et 4F). La Marine nationale française, elle-même, arme 306 bâtiments disparates et vieillissants jaugeant 365 360 tonnes, dont une partie provient de l’aide alliée (203 navires reçus dans le cadre des accords Lend-Lease et Mutual Aid, soit 71 944 tonnes) et cherche désespérément un porte-avions.

En 1931 sont étudiés les projets PA-16 de 18 000 tonnes de classe Joffre. Par ailleurs, des études avaient été conduites à Vichy durant la Seconde Guerre mondiale (projet PA5B de porte-avions moyen, projet PA1 P2C de porte-avions lourd de 47 000 tonnes) mais les conditions industrielles et financières rendent pratiquement impossible la construction d’un bâtiment neuf.

En désespoir de cause, le Conseil supérieur étudie des solutions de rechange qui seront toutes abandon­nées : la transformation du transport d'hydravions Commandant Teste en porte-avions d'escorte n’est évoquée en octobre 1945 que pour être abandonnée en février suivant, la remise en état du Béarn n’est pas une solu­tion, la transformation du cuirassé inachevé Jean Bart en porte-avions coûterait presque aussi cher qu’une construction neuve : 4 milliards de francs contre 5 et est vite écartée.

Pourtant, il faut que la Ma­rine ait un porte-avions si elle veut retrouver son rang, et la France avec elle : la délégation française à l’ONU ne parle-t-elle pas en 1946 d’une contribution navale de l’ordre de six porte-avions, trois cuirassés, douze croiseurs et quarante destroyers 113 ? Le 12 octobre 1945, le Conseil supérieur émet l’avis de mettre en chantier deux porte-avions légers, mais l’ampleur des destructions et le délabrement des finances rappellent très vite le commandement à la réalité : en février 1946, les coupes budgétai­res entraînent l’arrêt presque complet des constructions. Il faut donc se tourner une fois de plus vers les Alliés.

Par ailleurs, le projet de statut naval établi par l’état-major général en 1949 demande quatre porte-avions de 20 000 tonnes pour en avoir deux disponibles en permanence. Dans sa séance du 22 août 1949, le Conseil supérieur de la Marine est encore plus ambitieux : dis­cutant le projet de statut naval, il demande six porte-avions d’escadre. Le 15 juillet 1952, il en réclame encore cinq dont deux pour l’Union française (non mis à la disposition de l’OTAN). D’après le MRC 12, document final de la Conférence de Lisbonne de 1952, la France devrait mettre à la disposition de l’OTAN un porte-avions au jour J, deux à J+30, trois à J+180. L'USS Belleau Wood, désarmé et placé placé en réserve par l'US Navy de 1947 à 1953, est pris en compte par la Marine nationale française le 23 décembre 1953 sous le nom de Bois Belleau (R97).

Les Commandants

          Grade                           Nom                       Début du service            Fin du service     

Capitaine de frégate       Louis Mornu                5 septembre 1953          7 août 1954                                    

Capitaine de vaisseau    Raymond Rouméas      7 août 1954                    5 septembre 1954                                       

Capitaine de vaisseau   André Menvielle            5 septembre 1954         19 mai 1956                

Capitaine de vaisseau   Jacques Traub              19 mai 1956                   31 octobre 1957          

Capitaine de vaisseau   Philippe de Scitivaux   31 octobre 1957             19 novembre 1958

                                       De Greische                 

Capitaine de vaisseau  Henri Pacaud               19 novembre 1958         1er octobre 1959          

Capitaine de vaisseau  Pierre Hurbin               1er octobre 1959            12 septembre 1960

Carrière dans la marine française

Le Belleau Wood, rebaptisé Bois Belleau, est transféré à la France le 5 septembre 1953 à Alameda, initialement pour la durée de la guerre d'Indochine, puis pour cinq ans.

Le transit vers la France est mis à profit pour transporter des Avenger de Norfolk à Bizerte.

Admis au service actif le 23 décembre 1953, il embarque des Hellcat et Helldiver pour l'Indochine et 32 chasseurs Dassault Ouragan qu'il livre à la force aérienne indienne, fin avril 1954, à Bombay. Transport, mise au point et entraînement vont occuper le Bois Belleau jusqu'à son départ pour l'Indochine le 7 avril 1954 pour arriver dans le golfe du Tonkin le 3 mai. Il y ramasse les Hellcat de la 11F et les Helldiver de la 3F qui interviennent jusqu'au 7 mai sur Diên-Biên-Phu.

À Hong Kong pour travaux de mai à juillet, il revient prendre la suite de l'Arromanches dans le golfe du Tonkin. Il y embarquera les Corsair de la 14F. Ses avions opèreront du 15 au 20 juillet au nord Annam et les 28 et 29 juillet dans la région de Hué et de Dong Hoï. Le cessez-le-feu intervient le 1er août 1954. Jusqu'à la mi-septembre va faire des rotations entre la baie d'Ha Long, Cam Ranh, Tourane (Da Nang) et le Cap Saint Jacques évacuant quelque 6 000 réfugiés et concourra à l'évacuation finale du Tonkin.

Il est de retour à Toulon le 16 décembre 1954.

Après un carénage/modernisation, le Bois Belleau va participer pendant trois ans à la vie de l'escadre et à tous les grands exercices nationaux et OTAN en Méditerranée. En mai 1957, il sera à Hampton Roads avec le croiseur De Grasse portant la marque de l'amiral Jozan entouré de deux escorteurs d'escadre et de deux escorteurs rapides, au milieu des représentants des flottes de trente Nations, à la revue navale célébrant le bicentenaire de la Marine des États-Unis.

Après six missions de transport d'avions entre Norfolk et la France, il est rendu à la Marine américaine le 12 septembre 1960. Il est démantelé en 1961 et 1962. Le Bois Belleau a parcouru 183 216 milles nautiques sous pavillon français.

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DRAPEAU.jpg Le porte-avions les Arromanches

 Porte-avions de combat léger, est le prototype d'une série de neuf porte-avions de classe Colossus. Sa construction a commencé le 1er juin 1942 aux chantiers Vickers-Armstrong (Royaume-Uni). Lancé le 30 septembre 1943 et commissionné en décembre 1944, il est incorporé dans la Royal Navy sous le nom de Colossus. Le Colossus fut loué à la Marine nationale française en août 1946 pour une durée de cinq ans. La Marine nationale le rebaptise du nom d’Arromanches, destiné à perpétuer le souvenir et l'importance de cette petite ville de Normandie lors du débarquement du 6 juin 1944 et l'achète en 1951.

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Un Hellcat à l'appontage sur l’Arromanches, dans le golfe du Tonkin.

Chronologie

1947 : Croisière en AOF, en compagnie du cuirassé Richelieu.

1948 : Campagne d'Indochine, avec les flottilles 4F (équipée de dix SBD Dauntless et deux Seafire) et 8F. La mission a duré trois mois dont six semaines de guerre (152 missions et 255 heures de vol).

1949 : l'Arromanches est revenu en France.

1950 : Grand carénage, nouvelle campagne d'Indochine.

1951 : Armé avec les flottilles 1F équipée du F6F Hellcat et 3F équipée du SB2C Helldiver.

Acheté à la Royal Navy. Nouvelle campagne d'Indochine, attaque de voies de communication, de transport et soutien aérien rapproché.

1952 : Retour à Toulon en juin, et nouveau départ vers l'Indochine fin août avec les flottilles 12F équipée du F6F Hellcat et la 9F armée de SB2C Helldiver.

1953 - 1954 : Retour à Toulon en février. Nouveau départ pour l'Indochine le 9 septembre 1953 avec la 11F et les flottilles 3F armées de F6F et SB2C qui participent à la bataille de Ðiện Biên Phủ.

1954 - 1955 : Retour à Toulon en septembre 1954. Après carénage, incorporé au sein des forces maritimes de Méditerranée.

1956 : Intervention à Suez, en compagnie du La Fayette, avec les 14 F et 15F équipées des Corsair et 9F équipée en Grumman TBM Avenger torpilleurs. Ces unités reçurent l'ordre de couler la flotte égyptienne en rade d'Alexandrie (Opération Mousquetaire), la mission fut abandonnée suite à la présence de navires de la 6e Flotte américaine.

1957 - 1958 : Aménagement d'un pont oblique de 4°, d'un miroir d'appontage et d'un nouvel équipement radar.

1958 : Porte-avions de formation avec des Alizé et des Fouga Zéphyr M-175S.

1961 : Intervention à Bizerte.

1962 - 1974 : Porte-hélicoptères d'assaut, avec la 33F, l'Arromanches continue à qualifier des pilotes à l'appontage, (escadrille 59S). Il permet d'étudier la lutte ASM avec la 31F.

1967 1er septembre au 13 octobre : exercice franco-ivoirien interarmées Alligator III en Côte d'Ivoire, avec l'escadre de la Méditerranée, le Clemenceau et la flottille amphibie.

1968 : Grand carénage.

1970 : 19 au 22 mai : exercice de débarquement Goéland sur les côtes du Morbihan avec le Clemenceau et la flottille amphibie.

1974 : Débaptisé le 5 septembre 1974 (numéro de coque Q525).

1976 : Mis en vente le 5 mai.

1977 : Acheté par la Société de métaux Alexandrian Frères d'Aubagne en décembre.

1978 : Début du chantier de démolition navale.

Une agence postale navale embarquée fonctionna à son bord du 1er juin 1947 au 22 janvier 1974. Elle utilisa successivement 4 modèles de timbre à date hexagonal tireté comportant le nom du bâtiment.

DRAPEAU.jpg Le porte avions le Clémenceau

(Indicatif visuel R98, puis coque Q-790 après 2002), souvent surnommé familièrement le Clem par les officiers et les marins qui ont servi à son bord. Il était le 6e porte-avions entré en service dans la Marine française mais seulement le 2e construit en France, après le Béarn.

Il est resté en service du 22 novembre 1961 au 1er octobre 1997. Il fut en même temps que son sister-ship le Foch, mis en service un an après lui, la colonne vertébrale de la marine nationale. Pendant les années 1960, les 2 porte-avions étaient souvent amarrés à l'épi des porte-avions dans la rade abri de Brest. Durant sa longue carrière, le Clemenceau a parcouru plus d'un million de nautiques sur toutes les mers et océans du globe.

Bien qu'étant le premier bâtiment opérationnel à porter le nom de Clemenceau, ce patronyme avait déjà été préattribué à un cuirassé, dérivé du cuirassé Richelieu, mis sur cale en 1939 et jamais achevé, puis à un projet de porte-avion léger PA 28, budgété en 1947 et abandonné en 1949.
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Le Clémenceau

Le projet de statut naval établi par l’état-major général en 1949 demande quatre porte-avions de 20 000 tonnes pour en avoir deux disponibles en permanence. Dans sa séance du 22 août 1949, le Conseil supérieur de la Marine est encore plus ambitieux : discutant le projet de statut naval, il demande six porte-avions d’escadre. Le 15 juillet 1952, il en réclame encore cinq dont deux pour l’Union française (non mis à la disposition de l’OTAN). D’après le MRC 12, document final de la Conférence de Lisbonne de 1952, la France devrait mettre à la disposition de l’OTAN un porte-avions au jour J, deux à J+30, trois à J+180. Mais, dès 1953, la Marine doit définitivement admettre qu’elle devra se contenter de deux porte-avions. Le PA 54 Clemenceau, inscrit au budget de 1953, est mis sur cale en novembre 1955 ; le PA 55 Foch, inscrit au budget de 1955, est mis sur cale en février 1957. En 1983, seront affectés à bord 3 personnels féminins de l'armée de mer (PFAM): 1 médecin des armées, 1 maître principal secrétaire militaire et 1 premier maître fourrier. Ce seront les premières femmes embarquées, affectées sur un bâtiment de combat français.

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1: canon de 100 mm ; 2 : radar de conduite de tir DRBC-31 ; 3 : ascenseur latéral ; 4 : grue de 15 T ; 5 : radar d'approche NRBA-50 ; 6 : radar d'altimétrie DRBI-10 radar ; 7 : cheminée ; 8 : radar de veille air DRBV-20 ; 9 : balise Tacan ; 10 : radar combiné surface-air basse altitude DRBV-50 radar ; 11 : radar de veille air DRBV-23 ; 12 : radar d'altimétrie DRBI-10 ; 13 : radar de conduite de tir DRBC-31

Construction

L'ordre de mise en chantier date du 26 mai 1954, mais sa construction n'a débuté qu'en novembre 1955 à l'arsenal de Brest (DCAN). Ce porte-avions devait mettre en œuvre des avions d'assaut (Aquilons puis Etendards IV) d'interception (Crusaders) et de lutte anti-sous-marine (Bréguet Alizé), Le Clemenceau a été mis à l'eau le 21 décembre 1957, et a effectué ses premiers essais en mer le 23 novembre 1959. Il a été admis au service actif le 22 novembre 1961 et affecté au groupe des porte-avions (ALPA). Il appareille aussitôt pour Toulon où il sera basé.

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10 : canon de 100 mm ; 11 : radar de veille air DRBV-23 ; 14 : miroir d'appontage OP3 ; 15 : 2 hélices à 4 pales fixes

Carrière

Dès le 29 janvier 1962, il participe jusqu'au 5 février à l'exercice OTAN BigGame, avec la sixième flotte américaine (porte-avions USS Saratoga et USS Intrepid), en Méditerranée occidentale, en tant que porte-avions ASM, puis il enchaîne, du 9 mars au 2 avril avec l'exercice OTAN Dawn Breeze VII, dans la zone de Gibraltar.

Au cours de sa longue carrière, il a participé à la majorité des opérations navales de la France :

1968 : déploiement de la Force Alfa dans le Pacifique.

1974-1977 : opérations Saphir I et II dans l’océan Indien d'engagement et protection lors de l'accession à l'indépendance de la république de Djibouti.

1983-1984 : opération Olifant en Méditerranée orientale lors de la guerre civile libanaise.

1987-1988 : opération Prométhée en mer d'Oman lors de la guerre entre l'Iran et l'Irak.

1990 : opération Salamandre en mer Rouge et mer d'Arabie lors du conflit entre l'Irak et le Koweït.

1993-1996 : opération Balbuzard puis Salamandre en mer Adriatique lors de la guerre civile yougoslave.

Entre 1959 et 1997, le Clemenceau a subi, comme son frère jumeau le porte-avions Foch de nombreuses modifications. On peut noter tout particulièrement : la modernisation capacité Crusader en 1966 ; la  qualification nucléaire le 10 décembre 1978 avec la possibilité d'emport de quatre ou cinq bombes AN-52 puis de missiles Air-Sol Moyenne Portée à partir de 1993; L’installation du système antiaérien Crotale en 1985, en même temps que la modernisation de son appareil propulsif et de son système de détection.

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1 : canon de 100 mm ; 13 : conduites de tir DRBC-31 ; 16 : Nappes HF ; 17 : coupée de mer

Il a navigué sur tous les océans et mers du monde et a totalisé à l'issue de sa carrière la somme impressionnante de plus d'un million de nautiques (ou mille marins), soit 48 fois le tour du globe. Il aura ainsi passé 3 125 jours à la mer, 80 000 heures de fonctionnement et aura effectué plus de 70 000 catapultages.

Fidèle à la tradition de la Marine française, le Clemenceau a accueilli à son bord pour des séjours de quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, de nombreux peintres parmi lesquels Maurice Boitel, Gaston Sébire (nommé depuis peintre officiel de la Marine), etc, ainsi que le cinéaste Pierre Schœndœrffer. Le Carré était orné d'un portrait de Clemenceau visitant une tranchée par le peintre de la marine Mathurin Méheut. Le démantèlement du porte-avions Clemenceau a débuté avec sa vente pour démolition le 14 avril 2003. Retardée plusieurs années, l'opération, confiée à la société Able Ship Recycling, sur le fleuve Tees (Royaume-Uni) a commencé en 2009 et s'est terminé fin 2010.

DRAPEAU.jpg Le porte avions le Foch

(Indicatif visuel R 99) était le sister-ship du Clemenceau. Il était le second navire de guerre nommé en l'honneur du maréchal Ferdinand Foch. Foch avait pourtant déclaré : Les aéroplanes ne présentent pas de valeur militaire. Le premier avait été un croiseur de 10 000 tonnes entré en service en 1932, et sabordé à Toulon le 27 novembre 1942.
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le porte-avions Foch

Le projet de statut naval établi par l’état-major général en 1949 demande 4 porte-avions de 20 000 tonnes pour en avoir 2 disponibles en permanence. Dans sa séance du 22 août 1949, le Conseil supérieur de la Marine est encore plus ambitieux : dis­cutant le projet de statut naval, il demande 6 porte-avions d’escadre. Le 15 juillet 1952, il en réclame encore 5 dont 2 pour l’Union française (non mis à la disposition de l’OTAN). D’après le MRC 12, document final de la Conférence de Lisbonne de 1952, la France devrait mettre à la disposition de l’OTAN un porte-avions au jour J, deux à J+30, trois à J+180. Mais, dès 1953, la Marine doit définitivement admettre qu’elle devra se contenter de deux porte-avions. Le PA 54 Clemenceau, inscrit au budget de 1953, est mis sur cale en novembre 1955 ; le PA 55 Foch, inscrit au budget de 1955, est mis sur cale en février 1957. Entre 1980 et 1981, il subit une IPER qui le dote d'un matériel de traitement de données tactiques, le SENIT, d'une centrale à inertie pour recalage de la plate-forme des avions avant le catapultage, de soutes à missiles pour missiles AM-39 Exocet et l'arme nucléaire tactique. Il est racheté par le Brésil pour 12 millions de dollars américain.

Principales campagnes militaires

En 1966, le Foch a participé, avec le groupe Alfa, à la première campagne d'expérimentations nucléaires dans le Pacifique.

En 1978, le Foch a été présent en mer Rouge pour la protection de l'accession à l'indépendance de Djibouti durant l'opération Saphir II.

En 1983, il a participé au soutien du contingent français déployé au Liban dans le cadre de la mission Olifant.

De 1993 à 1999, il a été engagé régulièrement dans les opérations Balbuzard, Salamandre, et Trident dans l'Adriatique lors de l'engagement français en ex-Yougoslavie dans le cadre de la FORPRONU, de la SFOR, et de la KFOR. Il a assuré la sécurité des éléments français au sol, et effectué des frappes aériennes sous le commandement de l'ONU et de l'OTAN.

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Ferdinand Foch, maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne, né le 2 octobre 1851 à Tarbes et mort le 20mars1929 à Paris, est un officier général et académicien français. Il fut le commandant-en-chef des forces alliées sur le front de l'Ouest pendant la Première Guerre mondiale.

Après une carrière de 37 ans dans la Marine nationale française, il fut vendu le 15 novembre 2000 à la Marine brésilienne, et renommé NAe São Paulo (A12). Il est actuellement (2014) toujours en service. La Marine nationale devait le remplacer par le PA 2 en 2015, soit plus de 15 ans après son retrait du service, mais le projet a finalement été suspendu en 2009.

Autour du Foch

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Le 11 février 1963, une fête a été organisée à bord du Foch, amarré dans le port de Brest. La troupe de la Comédie-Française y était conviée. Les mille trois cents marins et officiers du bâtiment, les trois cents ouvriers et ingénieurs des chantiers navals et leurs familles respectives ont pris place dans le hangar qui peut abriter jusqu’à cinquante avions. Au programme, Feu la mère de Madame, de Feydeau et Le Mariage forcé de Molière. Les comédiens du Français, ravis d’avoir pu visiter ce géant des mers, ont eu le privilège d’y passer la nuit, après la représentation.

Le Foch fut virtuellement coulé par l'armée de l'air soviétique durant la 1re semaine de conflit, malgré la supériorité aérienne française lors de l'attaque dans le techno-thriller Tempête rouge de Tom Clancy.

Le Foch, durant l'été 1989, s'est métamorphosé en un gigantesque plateau de télévision, pour une émission musicale retransmise depuis le pont d'envol. Animée par Yves Mourousi et Léon Zitrone, cette soirée exceptionnelle avait pour invités Johnny Hallyday, Samantha Fox, Christian Morin, l'animatrice et chanteuse Dorothée, le chanteur britannique Nick Kamen. À cette occasion, de nombreux reportages étaient alors consacrés au porte-avions R99, à l'envol et l'appontage des avions, à la machinerie. Les radars étaient également dévoilés, de même que le studio de télévision du porte-avions, dont le journal tv du bord était présenté quotidiennement par Nicolas Mougin et Jean-Christophe Jeauffre, devenus journalistes par la suite. Quelques jours après cette manifestation, le Foch prenait le large pour la guerre du Liban.

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La Meuse ravitaillant le Foch

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Le São Paulo, ex Foch

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Le São Paulo ex Foch dans le port de Rio en 2007.

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Le porte-avions Foch à l'arsenal de Toulon en août 1995.

Le Foch apparaît dans le film USS Alabama en 1995. La marine américaine ayant refusé de prêter un de ses porte-avions.Le peintre de la marine Jean-Pierre Alaux, participa à sa décoration.

DRAPEAU.jpg Le porte avions le Charles-de-Gaule

Est un porte-avions de la Marine nationale française dont il est le navire amiral. Il est le premier et seul bâtiment de combat de surfacepropulsion nucléaire construit en Europe occidentale et la France est le seul pays en dehors des États-Unis à avoir lancé la construction d'un porte-avions à propulsion nucléaire. Le rapport de la commission de la défense du Sénat remarque que le Charles de Gaulle permet d’effectuer les mêmes missions que celles accomplies par un porte-avions lourd américain, mais avec un équipage presque trois fois moins important, et un taux d'effort plus important : avec 20 avions à bord lors de la mission Bois Belleau conduite pendant cinq semaines avec l'USS Harry Truman et ses 60 avions, le Charles de Gaulle mettait en l'air 45 avions par jour et l'USS Harry Truman 60 avions. Le Charles de Gaulle permet également la mise en œuvre d’un avion de guet aérien conférant une large maîtrise de l’espace aérien environnant (hémisphère d’un diamètre de 200 nautiques au lieu de 60 nautiques avec un hélicoptère comme c'est le cas des portes-avions des marines non américaines ou française.

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Le Charles de Gaulle à Toulon en octobre 2002

Après une IPER (indisponibilité périodique pour entretien et réparations) programmée tous les sept ans et une période d'essai et de maintien en condition opérationnelle (MCO), le Charles de Gaulle et son groupe aéronaval (GAN) dénommé Task force 473 mènent à bien la mission Agapanthe 2010 en Afghanistan. Ses avions ont effectué 180 missions de guerre dans le cadre de l'opération Enduring Freedom puis, après l'exercice Varuna réalisé avec la Marine indienne, le Charles de Gaulle et son groupe ont été engagés durant l'opération Harmattan en Libye ayant pour but de faire appliquer la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies. Le 4 avril 2011, lors de l'opération Harmattan, le Charles de Gaulle a passé le cap des 342 000 nautiques, soit l'équivalent de 16 tours du monde depuis sa mise en service, dont 100 000 depuis fin 2008.

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Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, dit Nicolas Sarkozy né le 28 janvier 1955 dans le 17e arrondissement de Paris, est un avocat et homme d'État français. Il est le 23e président de la République française du16 mai 2007 au 15 mai 2012.

Le porte-avions Charles de Gaulle remplaça le Clemenceau, un porte-avions à propulsion classique (chaufferie à vapeur fonctionnant au mazout et turbines), en 2001. Le Clemenceau et son sistership le Foch furent armés respectivement en 1961 et 1963 ; le besoin d'un remplacement avait été identifié en 1973.

Construction

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La construction du Charles de Gaulle a débuté le 25 novembre 1987.

La structure fut assemblée en avril 1989 aux chantiers navals de la DCN, à Brest. Le porte-avions fut achevé en mai 1994 et, avec 42 500 tonnes, il était le plus grand bâtiment de guerre lancé en Europe de l'Ouest depuis le HMS Ark Royal en 1950.

Le nom initialement choisi en 1986 était Richelieu, en mémoire du célèbre homme politique français Armand-Jean du Plessis, duc et cardinal de Richelieu et un nom traditionnel pour les navires importants dans la Marine française, mais il a été rebaptisé Charles de Gaulle l'année suivante par le Premier ministre de l'époque, Jacques Chirac.

La construction du Charles de Gaulle aura coûté près de 20 milliards de francs (environ 3 milliards d'euros), soit 2,2 milliards de dollars US à comparer aux 4,3 milliards de dollars américains du porte-avions USS Ronald Reagan qui est entré en service la même année.

Le porte-avions a été admis au service actif le 18 mai 2001 et officiellement armé.

Le vendredi 24 octobre 2014, E2-C Hawkeye effectue les 34 000 e appontages sur le porte-avions Charles de Gaulle.

Il a remplacé le porte-avions Clemenceau. Un second porte-avions devait être construit, le PA 2 pour remplacer le Foch, conformément aux promesses du président Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007, mais le projet a finalement été repoussé. Des études d'évaluations ont été menées en 2009. Paris est sa ville marraine depuis le 9 octobre 2001.

Après une période d'indisponibilité pour entretien intermédiaire (IEI), dans son port d'attache de Toulon de janvier à août 2013 et un entraînement complet en Méditerranée avec son groupe aéronaval, le porte-avions Charles de Gaulle a, depuis le 1er août 2013, recouvré sa pleine qualification opérationnelle et se tient à la disposition du commandement pour toute opération de projection de puissance en mer ou en profondeur contre la terre.

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La passerelle de navigation du porte-avions Charles de Gaulle.

Le numéro de coque du Charles de Gaulle est R91. Il s'agit d'un porte-avions de taille moyenne, plus petit que ceux de l'US Navy, mais deux fois plus gros que les porte-aéronefs en service dans les marines britanniques, italiennes, espagnoles et indiennes. Il mesure 261,5 mètres de long, 64,36 m de large et 75 m de haut. Avec un déplacement de 42 000 tonnes, il peut embarquer environ 1 950 marins à son bord, avec un supplément de 800 militaires en transport de troupes. Selon les ingénieurs ayant travaillé sur le projet du PA 2 du temps de la coopération franco-britannique, la conception très cloisonnée de la coque du Charles de Gaulle et de ses systèmes de sécurité avancés (lutte contre les incendies notamment), en font un bâtiment pouvant continuer le combat après avoir encaissé plusieurs torpilles et missiles.

La surface du pont d'envol atteint les 12 000 m2 et dispose d'une surface de hangars aéronefs de 4 600 m2.

Le plus comparable par la taille est l'Amiral Kouznetsov qui est légèrement plus grand que le Charles de Gaulle mais dont les capacités opérationnelles sont limitées car sa propulsion n'est pas nucléaire et qu'il n'est pas un véritable porte-avions, mais un porte-aéronefs : il ne dispose pas de catapulte, ce qui limite le poids au décollage et les possibilités opérationnelles des avions qui sont essentiellement destinés à des missions d’interception.

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La passerelle aviation du porte-avions Charles de Gaulle.

Le Charles de Gaulle est équipé d'une propulsion nucléaire qui lui assure une vitesse maximum de 27 nœuds, (50 kilomètres par heure), au lieu de 32 pour le Foch et le Clemenceau. Toutefois, la moindre vitesse du Charles de Gaulle n'est pas un obstacle à la mise en œuvre de l'aviation embarquée grâce à la puissance accrue des catapultes.

Au surplus, la vitesse de croisière du groupe aéronaval est grandement supérieure à celle des groupes aéronavals non nucléaire grâce à l'allègement significatif de la contrainte de ravitaillement. En effet, les porte-avions classique comme ceux des autres nations que la France et les États-Unis nécessitent un ravitaillement en carburant tous les trois ou quatre jours, devait régler leur vitesse sur celle du pétrolier accompagnateur, soit environ 13 nœuds. Le Charles de Gaulle, grâce à un espace accru, peut également ravitailler son escorte ou emporter du carburéacteur. Sa capacité d'emport de carburéacteur lui permet de couvrir la consommation de trois frégates pendant 10 jours. Ainsi, à 22 nœuds de moyenne, le Charles-de-Gaulle et son escorte peuvent, par exemple, depuis Toulon, rallier Ormuz en 8 jours par le canal de Suez, ou en 22 jours par le cap de Bonne Espérance en se déplaçant de 1 000 km par jour.

La propulsion nucléaire a aussi facilité l'organisation du pont d'envol, dans la mesure où l'emplacement de l'îlot central n'est plus conditionné par le positionnement des cheminées et a donc pu être placé assez en avant sur le pont. Les deux ascenseurs latéraux, dont la capacité d'élévation de 36 tonnes permet de recevoir deux avions à la fois, ont été placés en arrière pour faciliter les mouvements entre le pont d'envol et le hangar. La capacité des ascenseurs à acheminer deux avions toutes les deux minutes sur le pont, leur emplacement et l'emplacement des zones de parking d'alerte, situées à l'arrière et sur tribord, celui de la zone de recueil, située à l'extrême avant, permettront au navire de lancer en 15 minutes, une vague d'assaut d'une vingtaine d'avions complètement équipés, de la récupérer et de la relancer 4 heures plus tard. La capacité en vivres (120 tonnes) et en carburant (3 400 tonnes) du Charles de Gaulle lui confère 45 jours de totale autonomie en opération. Son groupe aérien peut effectuer 100 vols par jour pendant 7 jours, soit plus de 700 vols en totale autonomie. Ceci entraîne l'obligation de ravitailler à la mer lors des missions de longue durée de plusieurs mois, que sa propulsion nucléaire lui autorise. Un pétrolier-ravitailleur qui assure 30 jours supplémentaires d'autonomie totale est affecté en permanence au GAN TF473 pour ravitailler le Charles de Gaulle et les autres bâtiments du groupe. Lors de mission de guerre de haute intensité, un second pétrolier-ravitailleur est affecté en renfort. Pendant que l'un des deux reste avec la flotte, l'autre peut faire la navette vers les points de rechargement pour garantir la présence permanente d'un pétrolier-ravitailleur auprès du Charles de Gaulle. Ce dispositif renforcé a été utilisé en 2002 lors de l'opération Héraclès au large de l'Afghanistan.

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Les 16 silos de missiles antiaériens Aster du porte-avions Charles de Gaulle.

Système de propulsion

Le porte-avions est propulsé par deux réacteurs nucléaires à eau pressurisée K15. Chaque réacteur est relié à l'une des deux lignes d'arbre d'hélice.

La puissance de 83 000 ch permet d'atteindre la vitesse maximale de 27 nœuds qui est nécessaire pour assurer des catapultages sécurisés de Rafale en configuration de fortes charges par vent debout nul. La vitesse est de 5 nœuds inférieurs à celle de la classe précédente des porte-avions français, Clemenceau et Foch. Selon la DCN, la vitesse n'est pas un but en soi, ce qui compte c'est la capacité à faire décoller des avions plus lourds par mer de force 6 ou 7 grâce au Système de TRAnquilisation de Plateforme (système SATRAP). Le choix de la propulsion nucléaire a été motivé par plusieurs avantages jugés essentiels pour ce type de bâtiment :

L'autonomie qui est de 7 ans 1/2entre deux rechargements du combustible nucléaire, contre quelques jours pour un bâtiment utilisant un combustible fossile, fioul ou gaz ; Les incertitudes sur les fluctuations de prix et de disponibilité du combustible pétrolier pour les quarante années de service actif du porte-avions ont beaucoup pesé dans le choix du mode de propulsion. La charge de combustible nucléaire embarquée représente l'équivalent de 1,5 milliard de litres de combustible pétrolier ; La propulsion nucléaire permet de libérer sous le pont les espaces habituellement affectés au stockage du combustible des propulsions à carburants fossiles. Les enceintes des réacteurs pèsent 900 tonnes mais n'ont que 10 mètres de hauteur et 10 mètres de diamètre. Ce faible encombrement permet d'embarquer 3 400 tonnes de carburant aviation et 550 tonnes de munitions muratisées, c'est-à-dire rendues inertes pour éviter les accidents. Il est également possible d'embarquer 1 000 tonnes de gazole, afin de permettre au porte-avions de ravitailler en mer ses bâtiments d'escorte en cas de problème avec le pétrolier-ravitailleur du groupe aéronaval ; La possibilité d'accélérer de 0 à 20 nœuds en 4 min et d'atteindre une vitesse de 27 nœuds en 7 min, accroit considérablement sa capacité de survie lors de manœuvres évasives et lui permet de catapulter ses Rafale avec leur charge maximum et en toute sécurité. Sur un porte-avions à propulsion conventionnelle, il faut allumer une ou plusieurs chaudières supplémentaires pour accroître la puissance (6 chaudières sur le Clemenceau) ce qui peut prendre plusieurs dizaines de minutes.

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Un Super-Étendard dans le hangar aviation du porte-avions Charles de Gaulle.

Le directeur adjoint du programme à la DGA, estimait que eu égard aux caissons protecteurs placés tout autour du bateau, le missile intelligent qui peut entrer par un bout de la coque du porte-avions Charles de Gaulle et atteindre le circuit primaire du réacteur (son point sensible) n'existe pas.

Système de stabilisation

Le porte-avions est équipé d'un système de stabilisation SATRAP : (Système Automatique de TRAnquillisation de Plateforme). Ce système permet de réduire les mouvements non désirés du navire : le roulis, le lacet, l’embardée et la gîte. Il coordonne, par l'intermédiaire d'un calculateur centralisé, l'action des différents organes : deux paires d'ailerons stabilisateurs et le gouvernail servent à tranquilliser la plate-forme en réduisant les mouvements de lacet, de roulis et d'embardée. L'ensemble de masses mobiles pour COmpenser la GITE (Cogite), composé de douze lignes de wagonnets métalliques (représentant une masse totale de plus de 240 tonnes) se déplaçant dans des tunnels perpendiculaires à l’axe de la coque, permet au porte-avions de virer à plat et de compenser la gîte générée par le déplacement des aéronefs sur le pont d'envol. La combinaison des deux systèmes (tranquillisation et Cogite) permet de mettre en œuvre son groupe aérien embarqué dans des conditions de mer dégradées. Ce système de stabilisation permet au Charles de Gaulle de mettre en œuvre des avions de 20 tonnes par mer de force 5 et 6. Par comparaison, le Clemenceau et le Foch avaient été étudiés pour l'emploi d'appareils de 13 tonnes par mer force 3 à 4.

Groupe aérien

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Deux Rafale, deux Super-Étendard et un Hawkeye du Charles de Gaulle (12 avril 2007).

Son parc aérien varie selon les missions entre 28 à 38 aéronefs :

Chasseurs-Bombardiers Rafale Marine des Flottilles 11F ou 12F

Chasseurs-Bombardiers Super-Étendard de la Flottille 17F

Avions de guet avancé et de contrôle aérien E2-C Hawkeye de la Flottille 4F

Hélicoptères AS365F Dauphin (Pedro) de la flottille 35F, pour les opérations de SAR jour et nuit

Hélicoptères Alouette III de la flottille 35F, pour les opérations de SAR Jour

Hélicoptères EC725 Caracal de la flottille 32F, et AS532 Cougar de l'ALAT pour le transport de commandos marine lors des opérations de RESCO.

En 2014, pendant la mission Bois-Belleau le parc des deux flottilles de chasseurs incluait 11 Rafale Marine et 9 Super-Étendard. Lors de la prochaine période d'IPER (indisponibilité périodique pour entretien et réparations) programmée en 2017, les installations techniques et zones stockages de pièces spécifiques au Super-Étendard seront démontées puisque qu'en 2018, les trois flottilles de chasse de la Marine nationale ne mettront plus en œuvre que des Rafale Marine. Le gain de place obtenu par l'homogénéisation des installations techniques et des zones de stockage permettra de mettre en œuvre deux flottilles avec 24 Rafale Marine, et même en cas de nécessit jusqu'à 30 (en plus des Hawkeye et des hélicoptères) selon le Commandant du GAé en prélevant des appareils de la troisième flottille de soutien normalement en régénération à la BAN de Landivisiau pour reforcer les deux flottilles en alerte.

La capacité maximale aérienne est de 100 vols par jour pendant 7 jours par pontées massives de 20 à 24 avions, renouvelables toutes les 4 heures ou par pontées enchaînées de 4 à 8 avions toutes les 1 h 30 environ. Le Charles de Gaulle peut catapulter un avion toutes les 30 secondes. Comme les catapultes avant et latérales débordent sur la piste oblique, l'appontage et le catapultage simultanés sont impossibles. La soute à munitions de 4 900 m3 beaucoup plus spacieuse que celle de la classe Clémenceau (3 000 m3) permet d'emporter près de 600 tonnes de munitions, ce qui est suffisant pour couvrir l'ensemble des missions pendant plusieurs semaines sans faire appel au pétrolier ravitailleur du GAN task force 473.

Lors d'un appontage, le pilote du Rafale dispose de 90 mètres pour passer de 220 km/h à zéro, encaissant une décélération de choc dans une manœuvre qu'il doit réussir en 1 seconde et demi. Cela représente une décélération de 40 m/s2, soit environ 4 g.

Système d'armes

Le Charles de Gaulle dispose d'un ensemble de capteurs radars de veille à courte et moyenne portée et de radars secondaires. Ses armes d'autodéfense mettent en œuvre des contre-mesures électroniques, mais aussi des missiles sol-air, en particulier le SAAM (Système d'Armes Anti- Missiles) constitué de missiles Aster-15.

Il dispose de la liaison de données tactiques liaison 16. Il participe au réseau en tant que centre de contrôle et de commandement (plate-forme C2). Il peut à ce titre, prendre le contrôle de chasseurs sur le Groupe de Participation Liaison 16 Control et leur assigner diverses missions ; les chasseurs (plates-formes Non-C2) sont informés de la situation tactique en écoutant le Groupe de Participation Liaison 16 surveillance.

Il continue à mettre en œuvre la Liaison 11 car de nombreuses plates-formes du Groupe Aéronaval français ne disposent que de cette Liaison de Données Tactiques.

Afin de permettre la tenue d'une image tactique et opérative unique, il travaille en configuration multi-liaisons (Liaison 16 + Liaison 11) ; à cette fin, il met en œuvre une fonction de dataforwarding qui permet l'échange de données entre les deux liaisons de données. Un lien satellitaire (via Syracuse III) devrait permettre la mise en œuvre dans le futur de la Liaison de Données Tactiques J-Over IP ; dès aujourd'hui, il possède la capacité de mettre en œuvre le JREAP-C qui lui permet de transmettre des messages de la série-J empaquetés sous IP. Il dispose des structures d'accueil d'une cellule JICO.

Il est important de noter qu'en mettant en œuvre pleinement les principes définis dans le concept de guerre en réseau ou NCW (Network Centric Warfare), les plates-formes Non-C2 (essentiellement les Dassault Rafale), une fois pris sous contrôle après catapultage, font entièrement parties du système d'armes du porte-avions, où elles agissent en tant que plates-formes Non-C2 c'est-à-dire en tant que senseurs et d'armes du SENIT 8. 


31/12/2014
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